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Page:La Villestreux, Deux corsaires malouins sous le règne de Louis XIV, Libraire ancienne Honoré Champion, 1929.djvu/160

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DEUX CORSAIRES MALOUINS

susceptibilité avait, d’abord, été mise en éveil par l’entretien particulier accordé, par le corrégidor à l’officier et à l’aumônier du Comte de la Bédoyère, à la suite de leur premier visite. Plus tard, pendant la réception, des questions de préséance avaient aussi divisé les deux capitaines. Et enfin, du Coudray Perrée ayant arboré la « flamme du commandement », le jour du banquet, à bord du Comte de la Bédoyère, pour rehausser le prestige de l’escadre, le sieur de Launay fit de même, en prétextant qu’il n’y avait point de « distinction entre eux, qu’ils devaient être égaux », et que les questions d’âge et d’ancienneté, ne conféraient aucun droit.

Cet incident produisit un fâcheux effet et donna lieu à des commentaires, mais il fut de courte durée, et sans conséquences durables, car les capitaines restèrent unis et d’accord jusqu’à la fin de la campagne.

Leurs opérations commerciales se poursuivaient, dans de bonnes conditions, lorsque survint au commencement du mois de mai, un oïdor, venu de Santiago, capitale du Chili, pour faire appliquer les règlements royaux qui interdisaient tout trafic avec les étrangers.