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Page:La Vrille - Le journal d’une masseuse, 1906.djvu/107

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LE JOURNAL D’UNE MASSEUSE

Cécilia le toise avec son face-à-main, puis sourit.

— C’est l’Idiot, autrement dit le vicomte Louis… On l’appelle comme ça, parce qu’il fait toujours l’idiot, l’imbécile…

— Le Dourak, le vicomte Dourak, alors.

— Oh ! charmant ; je le placerai ; ce nom lui va encore mieux…

Il est bientôt sept heures. Je me sens lasse ; cette journée pleine d’émotions m’a un peu énervée. Je voudrais rentrer.

Très obligeante, Cécilia me reconduit jusqu’à l’hôtel. Elle m’embrasse sur la bouche en me quittant, et elle insiste pour que j’entre tout de suite chez elle, dès le lendemain.

— Je vous attends sans faute. Votre chambre sera prête… Lucien viendra chercher vos effets. Donc, à demain, au revoir.

Et elle s’en va, gracieuse, pimpante, dans son électrique rapide.

Pauvre Reutlinger, si tu savais !

Enfin, j’ai une place, je suis casée ; ma nouvelle maîtresse me plaît ; elle semble bonne et auprès d’elle, je n’aurai sans doute pas à redouter de grands-ducs. Et puis, bien que vulgaire, elle est charmante.