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Page:La Vrille - Le journal d’une masseuse, 1906.djvu/114

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LE JOURNAL D’UNE MASSEUSE

— Eh bien ! bonsoir, dormez bien… Où est ta chambre, Juju ?

De Cère saisit la balle au bond.

— Oui, c’est ça ; allez dormir, les enfants. Moi, je vais soigner Cécilia.

Et ils passent dans le boudoir.

Lucien et moi nous restons seuls dans ma chambre. Il se déshabille aussitôt, et sans vergogne, se promène en chemise et pieds nus. Moi, je trouve ça assez naturel, et je me déshabille aussi, sans honte. C’est épatant ce que je me suis dessalée, pour employer l’expression de Cécilia. Obligeamment, Lucien m’aide à enlever mon corset et mes jupons, puis il me soulève dans ses bras en riant, et me porte sur le lit…

Au matin, il est parti ; je dormais encore. Vers dix heures, je m’éveille et je m’étonne ; pourquoi est-il parti, comme ça, sans rien dire ?

En m’habillant, je jette les yeux sur la cheminée… Tiens, qu’est-ce que c’est que ces deux louis ? Ce n’est pas moi qui les ai… C’est lui ! Oh ! Un moment, je demeure clouée sur place par la stupéfaction ; il me semble que quelque chose d’irréparable vient de se produire, un