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Page:La Vrille - Le journal d’une masseuse, 1906.djvu/198

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LE JOURNAL D’UNE MASSEUSE

Georges est peiné de me voir travailler tant. Il se plaint d’être pauvre et de ne pouvoir me donner la possibilité de cesser un travail pénible.

En effet, je me sens fatiguée et il y a des jours où vraiment je n’en puis plus. Mais que faire ; il faut bien vivre, et jamais, jamais, je ne retournerai au petit café de la rue Vaugirard. Georges ne le voudrait pas et puis, je ne m’en sens pas le droit, puisque j’ai Georges.

Cependant, il y a un moyen de me libérer du pénible service que j’ai voulu, et Georges exige que j’obéisse. Moi, je veux bien, d’autant plus que je ne suis pas capable de résister aux désirs de mon adoré.

Georges veut m’apprendre le massage. C’est vrai que les masseuses peuvent gagner beaucoup d’argent, surtout si elles sont adroites, douces et vaillantes. Georges compte sur son professeur qui me donnera des malades, et je commence demain mon petit apprentissage. Cela me sourit tout à fait, car je serai plus libre, et surtout, surtout, je n’habiterai plus l’hôpital. Georges a déjà formé un grand projet : il achètera un beau lit pour nous deux et nous vivrons ensemble, chez nous, petit mari, petite