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Page:La Vrille - Le journal d’une masseuse, 1906.djvu/200

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LE JOURNAL D’UNE MASSEUSE

tout sera propre et brillant ; pas un grain de poussière, nulle part ; des carpettes sur le plancher, de jolis rideaux aux fenêtres, le lit bien arrangé, toutes choses en place… Et j’aurai un chat, un joli petit chat angora pour égayer, ou bien des oiseaux, quelques serins. Peut-être, si je gagne beaucoup, louerai-je un piano ; je sais encore un peu tapoter… Ah ! comme ça va être gentil, nous trois, Georges, moi et le chat !

Vrai, je suis une élève étonnante ! Georges me montre une fois et je sais tout de suite ; j’apprends des termes techniques, pour épater mes clientes, plus tard ; ainsi, je connais déjà le nom de la plupart des muscles, le grand dorsal, l’extenseur, le fémoral, et bien d’autres encore.

Naturellement, j’étudie sur les malades, sans qu’on se doute. Il y a pas mal de vieux rhumatisants et de vieux décrépis dans le service, et je masse, je masse de tout mon cœur, des ventres, des cuisses, des gorges, des estomacs… J’ai les poignets solides et je m’en donne ! Les malades sont tous épatés…

Nous avons décidé que je quitterai l’hôpital