Aller au contenu

Page:La Vrille - Le journal d’une masseuse, 1906.djvu/205

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
197
LE JOURNAL D’UNE MASSEUSE

Georges a placé ses livres dans une petite bibliothèque près d’une fenêtre et sa table de travail occupe de biais un angle de la pièce.

Le divan que j’ai choisi très moelleux et surtout assez grand servira pour mes clientes.

La cuisine a été facilement installée : quelques casseroles, une douzaine d’assiettes, des tasses, des verres, des couverts, une lampe à alcool, le balai et la pelle, et c’est tout.

Et puis, j’ai fait faire une belle plaque en simili marbre noir, avec des lettres d’or :

Mademoiselle JULIETTE
Masseuse

et au milieu, une grande croix rouge. Elle fait très bien, ma plaque, sur la porte cochère, et je la regarde chaque fois que je passe.

L’après-midi, Georges est toujours absent, et c’est ce moment que j’ai choisi pour recevoir mes malades.

J’en ai deux, chez moi, pour l’instant ; d’abord, une vieille dame très dévote qui a des douleurs dans les jambes. Je lui masse les cuisses et les mollets pendant une heure ; c’est un peu fatigant et pas très esthétique… l’autre,