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Page:La Vrille - Le journal d’une masseuse, 1906.djvu/214

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LE JOURNAL D’UNE MASSEUSE

— Eh ben, ma vieille, tu nous en poses des lapins, depuis le temps ! Voilà plus de six mois que tu t’es cavalée sans qu’on sache comment.

Toujours causant, Louisa s’assit lourdement à côté de moi, et continua à s’éventer bruyamment.

— Mince, y n’en fait, une chaleur ! Si les michés étaient comme le soleil, hein… en chaleur, ah, ah…

Je dus raconter par le menu toutes mes aventures, mon entrée à l’hôpital, mon collage avec Georges, mon établissement comme masseuse et mes ennuis actuels…

Louisa me plaignait et me donnait de petites tapes d’amitié sur l’épaule… « Pauv’chat, pauv’ « Juju… »

Puis, tout à coup, elle s’écria en éclatant de rire :

— Mais je le connais, ton Georges, parole d’honneur ; même que je lui fais du plat à m’en dévisser les mirettes… seulement, y marche pas, il est nickelé.

Pas étonnant, puisqu’il est avec toi.

Et Louisa me raconta ses avatars, depuis son séjour à l’hôpital.