Aller au contenu

Page:La Vrille - Le journal d’une masseuse, 1906.djvu/218

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
210
LE JOURNAL D’UNE MASSEUSE

feuilles ouvrent largement leurs colonnes, pour pas cher, aux annonces des masseuses ; et ça prend toujours ; d’ailleurs, je n’avais qu’à essayer, je verrais bien.

Tout de suite, on s’occupa de me rédiger une annonce épatante pour Fin de Siècle.

Après bien des hésitations, bien des disputes, on se décida pour un texte court mais suggestif.

Mlle Juliette, masseuse médicale, méthode anglaise. Reçoit tous les jours de 2 à 6 heures, 27, rue Saint-André-des-Arts, escalier A, au 2e, porte à gauche.

Et voilà. Avec un peu de chance, je pouvais décrocher le Pactole. Louisa affirma même que cette sacrée Juliette serait avant un mois dans un petit entresol, square Moncey ou rue Pigalle.

Et Louisa poussa la confiance en mon succès jusqu’à me prêter un louis ; je n’avais qu’à attendre, oh pas longtemps, et à faire tout ce qu’on me demanderait. Quant à ma vertu, puisque Georges en était le locataire actuel, elle pouvait être rassurée ; les vieux n’exigeraient pas ça ; ils étaient contents avec leurs petites histoires et cela suffisait. Et puis, après