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Page:La Vrille - Le journal d’une masseuse, 1906.djvu/66

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LE JOURNAL D’UNE MASSEUSE

des guirlandes de verdure et de fleurs ornaient les frises, et le plafond scintillait sous l’éclat blanc des perles électriques jetées là à profusion. Entre chaque fenêtre s’étalaient le large éventail des feuilles qui couronnaient le stipe grêle des palmiers de serre.

La porte monumentale aux deux battants largement ouverts était gardée par deux cosaques géants, qui se tenaient roides et immobiles, leur longue lance à la main. Les laquais en livrée de gala formaient la haie de chaque côté de la rampe de l’escalier.

Près de la porte, à l’intérieur, se tenait un groupe d’aides de camps qui guidaient les invités jusqu’au fond du salon où, sur un trône recouvert d’un dais rouge à franges d’or, était assis le Tsar, ayant à côté de lui la Tzarine et les deux princesses impériales ; quelques grands-ducs en brillant uniforme, et parmi eux le grand-duc Serge complétaient le groupe impérial. Les invités s’avançaient jusqu’au pied du trône et s’inclinaient profondément. Parfois, le Tsar se levait et s’approchait des invités avec lesquels il échangeait quelques paroles cordiales ; puis, grave et majestueux, il reprenait place sur son trône : et le défilé