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Page:La Vrille - Le journal d’une masseuse, 1906.djvu/68

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LE JOURNAL D’UNE MASSEUSE

quantes, les Italiennes passaient avec des ondulations des hanches, des balancements légers de la croupe, la gorge soulevée et palpitante. Les brunes Espagnoles, coiffées élégamment de leur mantille, cambraient le torse, fières et ardentes, une flamme de passion au fond de leurs prunelles sombres ; les Anglaises blondes, roses, grandes et minces semblaient des sylphides descendues des fontaines d’Hippocrène ; les Françaises, assez nombreuses, triomphaient avec leur élégance splendide et leur beauté ; les Viennoises, fauves et rousses, telles des Junons ; les Allemandes, opulentes et blondes, aux chairs grasses, les Américaines aux gestes virils, aux yeux hardis, les Roumaines nonchalantes, les Orientales voluptueuses, tout ce peuple de femmes parfumées, élégantes, richement ornées, s’ébattait en caquetant, en potinant avec des minauderies et des attitudes félines. Et les hommes en uniformes ou en habit, la poitrine chargée de plaques et de croix, glissaient entre les groupes, s’arrêtaient un instant pour échanger une poignée de main ou un sourire, puis repartaient, tels des papillons volages dans un parterre de fleurs.