baisers pleins de feu portait dans toutes
mes veines une flamme dont l’ardeur
semblait se concentrer, cette noble partie
de notre individu, dont j’ignorais pour
lors l’usage, les charmes et toutes les prerogatives,
sur laquelle de temps à autre
je portais, forcée en quelque sorte par un
transport involontaire, une main égarée
et tremblante, je la pressais au travers du
voile qui la couvre comme un soulagement
à la démangeaison qui me dévorait.
J’attribuai cet effet de la nature aux empressements
du jeune homme, et sur le
champ je conclus que les messieurs de la
ville valaient beaucoup mieux que les sots
villageois qui ne savent faire aucun compliment.
Je me confirmais dans cette idée à mesure que j’allai en ville. Mon amant, car je pense pouvoir donner dès-lors ce nom à celui dont il est question ci-dessus. Mon amant, dis-je, me faisait mille propositions : il voulait me mettre chez une de ses amies, chez qui il me verrait, disait-il à chaque instant, et où il me donnerait des marques de sa tendresse ; peu à peu j’avalai le poison. Je fus cependant encore