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Page:La belle Cauchoise, 1788.djvu/35

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fidélité[ws 1] aurait été avérée, méritais-je un châtiment si sévère ? Hé bon dieu ! ce jeune homme était bien alors aussi bête que moi, s’il eut été tant soit peu instruit de ce qui s’appelle le bon ton, il aurait fait l’aveugle sur mes dérèglements. Ah ! que ne fit-il comme certain jeune marquis parisien auquel j’avais donné la vérole, loin de s’en venger, il m’amena des pratiques, pour avoir, disait-il, des confrères : voilà ce qu’on peut appeler des gens qui aiment la multiplication des espèces ! Vivent les courtisans pour les putains ! Au diable les étudiants et leurs semblables ! Je les hais souverainement depuis qu’un d’entr’eux m’a fait entrer à la maison de correction. Dois-je cependant être si fâchée d’y avoir été ; qu’on Juge par ce qui va suivre.

En entrant dans cette maison, je croyais être obligée de faire divorce avec tous les plaisirs ; combien je me trompais ; à la vérité le seul nom, l’idée seule du couvent, nous paraît emporter avec soi quelque chose d’austère, de rude qui se rapporte à la pénitence ; rien n’est cependant plus faux que cette idée : il n’est aucun cou-

  1. Note de Wikisource : Il faut lire ici "mon infidélité" et non "ma fidélité" cf. édition de 1822, p. 33 : Gallica