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Page:La belle Cauchoise, 1788.djvu/37

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à moi, je parvins à la perfection du putanisme à force d’avoir d’excellents modèles sous les yeux et des exemples dont j’ai fait mon profit.

J’avoue que je dois beaucoup à certaine sœur qui prit un soin particulier de mon éducation : je n’aurais jamais rien valu sans elle. Je fis connaissance avec cette bonne fille cinq semaines après mon entrée dans le couvent : voilà comment l’occasion s’en présenta.

On m’occupait presque toujours à faire de la dentelle. J’étais obligée, suivant les règles de la maison, d’en faire tant par jour : j’avais bien de la répugnance pour ce métier ; on lisait sur mon visage le peu de goût que j’avais pour ce travail. Sœur Prudence, c’est ainsi que s’appellait la bonne sœur dont je viens de vous parler, s’en aperçut ; tout aussitôt elle n’en fit publiquement des reproches très-durs, et me dit pour conclusion de passer dans sa chambre sur les quatre heures de l’après-midi du même jour ; je ne savais pas ce que cela pouvait signifier, et j’hésitais longtemps avant de me rendre à ses ordres ; enfin je m’y déterminai, et sur les