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Page:La belle Cauchoise, 1788.djvu/50

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n’avais que ce temps-là à ma disposition pour lui parler. Mon drôle se trouva très-exactement à l’heure indiquée. Il fallut s’aboucher ; pour mieux le faire, nous entrâmes dans un cabaret à côté.

— Allez chez votre maîtresse, me dit-il alors, demandez-lui votre congé, et venez me rejoindre ici. Je fis quelques difficultés à cet égard, mais il me peignit les choses avec tant d’attrait, que je ne pus résister à ses instances. Je revins donc chez ma maîtresse ; je plantai là ce que je venais d’acheter, et je lui dis qu’il me fallait sur-le-champ mon congé. Cette proposition la surprit un peu.

— Où avez-vous été ce matin ? me dit-elle.

— Où j’ai voulu, répondis-je brusquement, et je sortis en même temps. Je m’en fus à l’instant retrouver mon maquereau ; nous passâmes la journée ensemble. Le soir il ne voulut point me laisser aller, et il fit si bien qu’il m’entraîna chez lui, où je fis un souper bien maigre, qu’il fallut néanmoins payer amplement en couchant avec mon nouvel hôte.

Qu’on ne crie point haro sur moi en lisant ceci ; je couche, il est vrai, avec un