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Page:La belle Cauchoise, 1788.djvu/51

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homme que je ne connais pas, mais cet homme doit me mettre à l’aise. D’ailleurs il devait avoir des gants ; c’est le droit, pour ainsi dire, incontestable d’un vrai maquereau ; qu’on ne me blâme donc point, je n’ai rien fait qui ne fut bien à sa place.

Mon drôle s’en donna le plus qu’il put ; j’avoue franchement que je ne trouvai aucun plaisir avec lui. En effet, qu’on juge s’il était possible que j’en prisse : à peine bandait-il, il était comme tous les autres maquereaux qui exploitent autant de femmes qu’ils peuvent en livrer : il en avait besogné quatre ce jour-là même ; on doit croire que le drôle était fort connu ; il goûta beaucoup de plaisir dans mes bras, sans avoir mon pucelage ; il y avait cependant de quoi s’escrimer en m’approchant. Mon hôte eut grand soin le lendemain de me laver avec l’eau de cerfeuil, après quoi il me reteint le bijou avec des pommades propres à cet usage ; il remplit une vessie de sang de poulet dinde, et me la fourra fort adroitement dans le con. J’ignorais complètement à quoi tout cela devait me servir, je lui demandai donc pourquoi ces apprêts : C’est, dit-il, que si je n’agissais