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Page:La belle Cauchoise, 1788.djvu/65

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l’abbé l’insolence qu’il m’avait faite.

Je ne fus on ne peut pas plus surprise, lorsque deux jours après cette scène qui m’avait tant égayée mon brutal financier vint m’aborder d’un air sec, il me parla du comte, il me dit à ce sujet qu’il était instruit de tout, et que si je ne renonçais pas à le voir, il n’avait qu’à m’entretenir.

Ma réponse ne fut autre chose qu’un torrent de larmes : elles firent tant d’impression sur mon imbécile financier, qu’il me fit mille excuses et convint son tort.

Je le laissais aller après ces bonnes paroles ; mais si, en ce moment-là, j’avais tenu le scélérat d’abbé en question, j’aurais certainement exercé quelque cruauté sur lui.

Je me creusais la tête pour y trouver un remède, je crus l’avoir découvert en permettant à l’abbé ce qu’il me demandait depuis si longtemps, car il venait toujours chez moi, et l’on peut bien s’imaginer à quel dessein.

Un jour qu’il y était, tandis que les autres jouaient, je l’emmenais dans mon cabinet de toilette, je le regardai et lui tins ce discours.