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Page:La belle Cauchoise, 1788.djvu/71

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Effectivement, un instant après il m’en fit faire la remise sous enveloppe par une dame de la société, qui me tira à cet effet dans le coin d’une croisée, elle me glissa adroitement la dose, sans que notre apprenti vicaire de St-Pierre s’en aperçut.

Munie de ma maligne drogue, je tins toujours fidèle compagnie à mon calottin. il était enchanté de ma conduite. Nous nous promenâmes dans le jardin jusqu’à huit heures. Une cloche nous rappelle dans l’appartement, c’était le signal dont on était convenu pour indiquer l’heure du plaisir. Je comptais quarante personnes, sans les laquais et les femmes de chambre qui devaient nous servir.

Le maître du logis dit alors à toute la compagnie qu’il fallait se préparer au souper, et il ajouta que les cavaliers devaient connaître leur devoir. Aussitôt tout le monde défila et passa dans différents cabinets, où chacun se déshabilla. Des laquais viennent s’informer qui étaient ceux qui voulaient être en chemise de taffetas ; nous étions vingt femmes, il y en eut huit qui en acceptèrent, les autres méprisèrent les ornements inutiles. Je fus de ce nombre.