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Page:La belle Cauchoise, 1788.djvu/77

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voix, il ne se démonta cependant point, et nous dit, du ton le plus assuré, que plus d’une femme serait exploitée ce soir-là même par ce vit qu’on critiquait avec tant de fureur, et qui ne se reposait en ce moment-là, ajouta-t-il effrontément, que pour mieux jouter. Il eut beau faire pendant tout le reste du repas, ni les artichauds frits, ni le vin de champagne, ni même les liqueurs les plus propres à porter dans son sang l’ardeur de la volupté, ne lui rendirent sa première vigueur.

Il commençait à enrager vers le milieu du dessert, il fixait les yeux sur tous les miroirs pour mieux s’exciter. Rien, il est vrai, n’était plus propre à faire bander, car par le moyen d’une seule glace on réunissait quelquefois toutes les scènes de fouterie de la salle. Les uns foutaient en con par goût, d’autres foutaient en cul par un prétendu rafinement de volupté, celui-ci appliquait sa bouche sur les lèvres d’une femme, ou pour s’exprimer énergiquement lui pompait l’âme avec vivacité ; celui-là penchait négligemment sa tête sur celle de sa maîtresse, et lui dérobait un baiser sur l’œil, ou bien lui suçait un téton, Les