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Page:La belle Cauchoise, 1788.djvu/76

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pareilles galanteries ! Tous ceux qui voulurent foutre s’emparèrent des sophas. Je n’avais garde d’en prendre un, je voulais faire auparavant un tour de mon métier.

Nous nous mîmes vingt personnes à table, il n’y avait que deux femmes et mon abbé en chemise de taffetas. Lorsque tout le monde fut placé on convint qu’à chaque service chacun visiterait les pièces de son voisin pour voir leur état, et que celui qui débanderait serait condamné à recevoir de chaque convive trois chiquenaudes sur le bout du vit. L’abbé, qui bandait comme un carme, s’apprêtait à rire bientôt aux dépens de quelqu’un ; mais au premier verre qu’il voulut boire, j’eus soin d’y mettre du Nenuphar, je lui tâtai ensuite le priape, il l’avait des plus bandants de la compagnie ; je redoublai en conséquence la dose tant et si souvent que j’en vis bientôt l’heureux effet ; car nous n’étions pas encore au troisième service que le pauvre calottin ne dressait déjà plus. Je me rendis alors sa dénonciatrice ; il fut obligé de montrer son pauvre nerf, qui était mou, flasque et froid comme une glace. L’abbé fut condamné tout d’une