christianisme du iie siècle. Que nous ignorions presque tout de sa personnalité ; que nous ne sachions même pas où il écrivait, — à Rome, à Alexandrie, ou dans une autre ville de l’Empire — cela mécontente notre curiosité sans affaiblir l’importance de son témoignage. Dégager le texte de Celse de la réfutation qui l’encadre, en ressaisir la contexture et la suite, voilà à quoi les érudits se sont employés[1]. Nous profiterons de leur labeur, sans permettre que, dans un si passionnant débat, la personnalité d’Origène soit reléguée à l’arrière-plan.
II
Il y avait environ soixante-dix ans que Celse avait lancé sa Parole de Vérité quand, en 248, Origène entreprit, à Césarée de Palestine, d’en donner une réfutation détaillée[2].
C’est sur la prière de son ami Ambroise qu’il s’y décida.
Il avait naguère converti cet Ambroise, qui s’était laissé prendre aux idées du gnostique Valentin, et l’amitié la plus généreuse unissait le disciple à son maître spirituel[3]. Ambroise ranimait constamment le zèle d’Origène et, fort riche, il mettait à sa disposition, spécialement pour ses commentaires de l’Écriture sainte, des équipes de sténographes, de copistes, de calligraphes, qui se relayaient à heure fixe[4]. Méthode commode, qui explique l’énormité