Aller au contenu

Page:Labriolle - La Réaction païenne, 1934.djvu/147

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

l’impureté, des dissentiments avec leurs maris, de la manie du théâtre et de la danse, du goût de la superstition ; quant aux enfants qui arrivent à la puberté et déjà frissonnent de la fièvre sexuelle, nous les assagissons en leur montrant ce qu’il y a de honteux dans le péché, et aussi en leur mettant sous les yeux la situation à venir de l’âme dépravée, les pénalités qui l’attendent, les châtiments qu’elle devra subir.

Non, Celse n’a pas le droit de railler une foi qui redresse ainsi les volontés et opère de véritables régénérations[1] ; qui apporte « une nouvelle méthode pour guérir les âmes de tant de maux[2] ». Dans chaque âme vraiment chrétienne, un autel est dressé où l’Esprit du Christ trouve son habitacle. Le chrétien sculpte en lui-même une image plus vivante et durable que celles des Phidias et des Polyclète, « puisqu’elle y subsiste aussi longtemps que l’âme raisonnable veut la conserver en soi[3] ».

Naturellement, un niveau moral aussi élevé ne peut se maintenir qu’au prix d’une surveillance fort stricte et d’un contrôle permanent. Le christianisme ne « préfère » pas le pécheur, comme Celse l’en accuse : seulement il sait que c’est souvent dans les âmes les plus souillées que fleurit quelque jour l’humilité rédemptrice[4]. Le pécheur qui se repent est accueilli, quelle qu’ait été sa dépravation antérieure[5]. Mais une règle sévère préside à son admission. Les auditeurs qui se présentent ne sont admis au baptême qu’après une période de surveillance : ils forment une classe à part ; ils sont assujettis à une discipline étroite et à une discrimination attentive[6]. Toute faute grave, tout

  1. III, 68, 78 ; II, 9, 32, 67.
  2. I, 64.
  3. VIII, 18.
  4. III, 84.
  5. III, 71.
  6. III, 51.