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Page:Labriolle - La Réaction païenne, 1934.djvu/19

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CHAPITRE PREMIER

LES TEMPS DE SÉCURITÉ ET DE DÉDAIN
(de 40 à 160)

I. L’incuriosité païenne à l’égard du christianisme naissant. — II. La lettre de Claude aux Alexandrins. — III. La prétendue correspondance de Sénèque avec saint Paul. — IV. Le rapport de Pline le Jeune à l’empereur Trajan. — V. L’incendie de Rome, sous Néron, d’après le récit de Tacite. — VI. Les allusions de Suétone. — VII. Une mention d’Épictète. — VIII. La lettre d’Hadrien à Servianus. — IX. Phlégon de Tralles.

I

Nous n’aurons pas la naïveté de nous étonner que les lettrés, contemporains des premiers progrès du christianisme, en aient très rarement parlé[1]. Ils paraissent n’en avoir soupçonné ni la véritable importance, ni les promesses d’avenir. Ils ne se sont pas doutés que la civilisation occidentale, telle qu’ils en chérissaient l’image, que la société civilement et politiquement organisée dont les

  1. L’empereur Julien tirera parti, dans son ouvrage Contre les Galiléens du long silence qui pesa sur la foi naissante : « Si vous pouvez me montrer que l’un de ces hommes est mentionné par les écrivains notoires de cette époque — ces événements arrivèrent sous Tibère et Claude — alors vous êtes en droit de me considérer comme un parfait menteur » (éd. Neumann, p. 260, I, 1 et s.).