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Page:Labriolle - La Réaction païenne, 1934.djvu/20

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formes séculaires leur paraissaient si solidement établies, dût être renouvelée un jour par une secte obscure, sur laquelle s’appesantirent de bonne heure les rigueurs de l’autorité. Il est rare que les témoins des transformations sociales en mesurent exactement le dynamisme et l’orientation. Puis, la plupart des grands Romains des premiers siècles de l’Empire étaient à ce point détachés de toute foi positive que les mouvements religieux qui agitaient les foules leur paraissaient relever plutôt des surveillances policières que de l’audience des esprits cultivés.

Une allusion — très douteuse, très problématique — dans un rescrit impérial ; une lettre assez substantielle de Pline le Jeune ; deux brèves mentions dans Suétone ; un dramatique récit dans Tacite ; un simple mot dans Épictète : voilà à quoi se réduit la documentation que nous ont léguée le ier siècle et le iie siècle commençant.

II

Devons-nous faire état de la fameuse lettre de l’empereur Claude au préfet d’Égypte, L. Æmilius Rectus ?

Cette lettre nous est connue grâce à un papyrus de 109 lignes trouvé pendant l’hiver de 1920-1921 dans la région du Faïyoûm, près de Darb-el-Gerza, l’ancienne Philadelphia, et conservé actuellement au British Museum[1].

Elle n’est pas datée, mais la notification qu’en donne le gouverneur est faite à une date qui correspond dans le calendrier romain au 10 novembre 41.

  1. London Papyri, no 1912.