Aller au contenu

Page:Labriolle - La Réaction païenne, 1934.djvu/203

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

dangereuse[1]. Ils affectent de n’élever aucun grief contre la fides evangelica ; ils se donnent même l’air de croire aux « écrits évangéliques » ; et cette tactique hypocrite leur permet de suggérer à leurs adversaires, dans des entretiens privés, quelque question « aut difficilis aut forte indissolubilis », quelque problème malaisé ou même insoluble, pour troubler la sérénité de leur foi[2].

Les débats auxquels certaines indications — qui ont été relevées plus haut[3] — de l’historien Phlégon donnèrent prétexte, vont nous permettre de nous former une idée des difficultés ainsi proposées ; elles témoignent du soin avec lequel quelques-uns, dès cette époque, lisaient les Évangiles pour en extraire des objections spécieuses, ou même dirimantes. Ces discussions méritent d’être sommairement résumées.


  1. Comm. in Mt., 134 (Patrol. gr., xiii, 1782).
  2. Au début de son traité Contre Demetrianus (§ 1 : Hartel, p. 351, l. 15), saint Cyprien laisse entendre que ce personnage (peut-être un magistrat, en tout cas un notable de Carthage) est venu souvent le trouver, beaucoup moins par désir de s’instruire, que par besoin de disputer. Il a dû renoncer à tout colloque avec un pareil énergumène, qui maintenant impute au christianisme tous les maux dont l’opinion se plaint.
  3. P. 53.