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Page:Labriolle - La Réaction païenne, 1934.djvu/207

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À l’appui du récit évangélique, Origène est heureux de pouvoir citer une autorité profane. Il allègue la Chronique de Phlégon de Tralles.

Quant à l’éclipse de soleil, sous l’empereur Tibère — c’est, on le sait, sous le principat de Tibère que Jésus fut crucifié — et quant aux grands tremblements de terre de cette époque, Phlégon en fait aussi mention, au XIIIe ou au XIVe livre de sa Chronique.

Origène cite Phlégon de mémoire : d’où cette légère hésitation sur sa référence.

Plus loin, au chapitre lix, il insiste sur le scepticisme de Celse, et appelle encore à son aide le témoignage de Phlégon :

Celse considère aussi le tremblement de terre et l’éclipse comme une fantasmagorie. Nous lui avons déjà répondu plus haut — autant qu’il nous a été possible — en citant l’attestation de Phlégon, au rapport de qui ces faits se sont passés à l’époque de la Passion du Sauveur.

Origène veut-il dire que Phlégon avait expressément rapporté ces phénomènes au temps de la Passion de Jésus ; ou simplement qu’il les avait placés à une date qui correspondait à la date traditionnelle de la Passion, c’est ce qu’on ne voit pas nettement. Nous reviendrons sur cette incertitude.

III

Quelles raisons Celse avait-il fait valoir pour dénier toute créance au récit des évangélistes ? Origène ne le dit pas, car il ne se donne pas toujours la peine de transcrire tout au long les objections de son adversaire. J’ai déjà