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Page:Labriolle - La Réaction païenne, 1934.djvu/247

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Césarée nous donnent du Philalètès. Lactance ne nous dit-il pas que Hiéroclès avait pris un ton bienveillant et patelin ? L’accent des objections que cite Macarius est, au contraire, d’une extrême âpreté.

Dès 1878, Wagenmann faisait remarquer les analogies qu’elles offraient avec les fragments, déjà connus, de Porphyre[1]. Et c’est dans cette direction qu’à part de rares dissidences[2] s’orienta depuis lors la critique. Les rapprochements institués par Harnack sont à ce point pertinents qu’ils emportent l’adhésion à cette hypothèse[3].

Elle ne souffre qu’une difficulté, qui est sérieuse, mais non pas insoluble. Macarius Magnès ne savait pas qu’il utilisait des objections de Porphyre. À un moment donné[4], il renvoie son adversaire païen à la Philosophie des Oracles du même Porphyre, ce qui prouve bien qu’il ne l’identifie nullement avec celui-ci.

Il faut donc admettre qu’entre Porphyre et Macarius Magnès s’est placé un excerpteur qui, vers le début du ive siècle[5], aura tiré de l’ample ouvrage de Porphyre un florilège plus maniable, en vue de populariser les idées du polémiste. Macarius a dû se servir de ces extraits, et s’il n’en a pas connu l’origine, c’est sans doute que le plagiaire n’avait pas pris la peine de l’indiquer. Les mœurs littéraires de l’antiquité étaient, comme on sait, assez peu scrupuleuses en pareil cas.

Si Macarius Magnès est celui-là même qui prit part au

  1. Jahrb. für deutsche Theologie, t. XXIII (1878), p. 269 et suiv.
  2. Par exemple, T. W. Crafer, Journal of Theol. Studies, VIII (1907), p. 401-423, 456-471 ; XV (1914), p. 360-395, 481-512.
  3. Texte und Unters. XXXVII, p. 137-141 ; Abhandl. d. Kön. preuss. Akad. der Wiss., 1916, no 1, p. 16-17.
  4. Apocr., III, 42.
  5. Voy. Apocr., IV, 5.