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Page:Labriolle - La Réaction païenne, 1934.djvu/248

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synode ad Quercum, tenu en 403, près de Chalcédoine, c’est donc seulement vers la fin du ive siècle qu’il aurait composé son Apocriticus, devenu pour nous la plus importante collection de textes porphyriens que nous possédions.

Depuis lors, Harnack a tiré cinq autres fragments de Porphyre, jusqu’ici non repérés, d’une note insérée par Fr. Feuardent dans son édition de Saint Irénée, parue à Cologne en 1595-1596[1].

Feuardent avait trouvé les éléments de cette note dans un manuscrit de Verdun, aujourd’hui perdu, qui contenait une chaîne[2] sur les quatre Évangiles. Ce sont des « réponses » à des objections contre les Évangiles. D’après les indications de Feuardent, elles provenaient d’une ample compilation formée par l’évêque Victor de Capoue (dans la première moitié du vie siècle). Victor les citait sous le nom de saint Polycarpe, l’évêque de Smyrne, martyrisé à quatre-vingt-six ans, en 155.

Harnack a pu démontrer, en s’aidant d’une autre « chaîne », sur l’Heptateuque, formée par Jean Diacre au ixe siècle[3], que Victor de Capoue avait extrait ces morceaux d’un ouvrage latin dirigé contre Porphyre[4]. Jean Diacre fait connaître le nom de l’auteur, un certain Pacatus.

  1. Sitz.-Ber. de l’Académie de Berlin, 1921. La note de Feuardent est liée à l’Adv. Haereses, III, iii, 4. Cf. la réédition de Feuardent, 1639 (Bibl. nat., Rés., C. 443), p. 241 ; Migne, Patrol. gr., 5, 1025 ; Patres Apostolici, éd. Funk-Diekamp, t. II (Tübingen, 1913), p. 377-401.
  2. C’est-à-dire des extraits de commentaires, groupés au-dessous du texte qu’ils expliquent.
  3. Cette chaîne figure dans le Parisinus no 838 (= Sangerm. 60), s. x, fol. 130. Elle a été étudiée par Pitra, dans le Spicil. Solesm., t. I (Paris, 1852), p. 266-301 et p. l-liv.
  4. L’attribution à Polycarpe reste assez énigmatique. Harnack suppose la méprise de quelque scribe qui aura faussement complété le nom légèrement effacé de Pacatus (P…ca…us), lui-même presque inconnu.