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Page:Labriolle - La Réaction païenne, 1934.djvu/251

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Dans l’ensemble, le répertoire de Harnack répond aux plus sévères exigences de la critique. Harnack n’a pas essayé, comme s’y étaient risqués avant lui divers critiques, de reconstituer le contenu de chacun des livres de Porphyre. Les seuls livres cités dans les fragments dont nous disposons sont le Ier, le IIIe, le IVe, le XIIe, le XIIIe et le XIVe. Ces repères lui ont paru insuffisants. Il n’a pas voulu non plus, comme l’avait fait Lardner, ranger ces fragments d’après l’ordre des livres de la Bible. Finalement, il s’est décidé à adopter le cadre suivant. I. Critique des Évangélistes et des Apôtres, comme base de la critique du christianisme. II. Critique de l’Ancien Testament. III. Critique des actes et des paroles de Jésus. IV. L’élément dogmatique. V. L’Église contemporaine.

J’étudierai la critique de Porphyre dans ce même ordre, sans toutefois m’y asservir.

VI

« Les évangélistes sont les inventeurs, non les historiens des choses qu’ils racontent de Jésus[1]. »

Telle est la proposition fondamentale que Porphyre a voulu justifier par un examen approfondi des livres saints, en vue d’y relever les discordances, les contradictions, où se trahirait la fraude d’inhabiles faussaires.

    l’avoir tiré de Porphyre. Il a été certainement rédigé par un Occidental, sans doute un Italien (notez ante Latium… ab ipso Latio… in fines Italos), et renferme une grosse erreur chronologique, ou du moins une singulière confusion entre le christianisme et le judaïsme, que Porphyre n’aurait pas commise.

  1. Fragm. no 15. Toutes les références renvoient aux textes réunis par Harnack, selon leur numéro de série.