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Page:Labriolle - La Réaction païenne, 1934.djvu/262

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de Tubingue, avec Ferd.-Christian Baur, A. Schwegler, Ad. Hilgenfeld, Gust. Volkmar, donnera à ce débat fameux entre les deux apôtres. L’opposition entre saint Paul et les autres apôtres, entre les « pauliniens » et les « pétriniens » deviendra la pierre angulaire de toute la construction historique élevée par Baur de 1835 à 1853, date de la publication de sa Kirchengeschichte der drei ersten Jahrhunderte.

Porphyre s’était épargné la peine de reconstituer l’état d’esprit des deux protagonistes en présence du difficile problème de l’accession des Gentils au christianisme. Pour lui, Paul était simplement rongé d’envie à cause des miracles de Pierre et l’avait attaqué avec impudence ; quant à Pierre, il s’était lourdement trompé. Et de la petitesse de caractère de l’un comme de l’erreur de l’autre, Porphyre concluait que les dogmes qu’ils prêchaient l’un et l’autre n’étaient que pures fictions[1].

VII

Porphyre avait étudié l’Ancien Testament — comme le Nouveau — avec beaucoup de soin et il avait lié un étroit commerce avec les livres prophétiques[2]. Il ne subsiste pas grand chose de la critique qu’il exerçait sur cette partie de « l’histoire sainte ». Nous en connaissons toutefois la tendance générale et pouvons nous former quelque idée de l’un de ses plus remarquables spécimens.

  1. Fragm. nos 21 et 22.
  2. C’est Théodoret, l’historien de l’Église, qui en fait la remarque. Fragm. no 38.