Il s’étonne aussi et se choque de la manière de faire de Jésus au pays des Géraséniens[2]. Pourquoi Jésus cède-t-il à la prière des démons dont était habité le possédé errant parmi les tombeaux ? Ne savait-il donc pas que les démons n’ont d’autre but que de troubler ce monde ? N’était-il pas venu pour délivrer les hommes de leurs maux, au lieu de libérer des forces nuisibles ? Si toute cette histoire était autre chose qu’une pure invention, elle décèlerait chez le Christ une véritable méchanceté[3]. — C’est que Porphyre croit lui-même à l’action pernicieuse des démons ; il les considère comme des agents malfaisants qui travaillent l’imagination et le corps de l’homme, et dont l’homme ne se libère qu’au prix de toute une stratégie théurgique[4]. Il est donc tout disposé à partager la panique des Géraséniens[5].
Ailleurs[6] il s’en prend à la déclaration de Jésus sur « le
- ↑ Θεοῦ παῖς. Porphyre emploie à dessein cette expression qu’on rencontre dans la Didachè, dans l’Épître de Barnabé, chez l’apologiste Athénagore et souvent chez Origène. Voy. Harnack, dans Sitz.-Ber. de l’Acad. de Berlin, XXVIII (1926), p. 212-238.
- ↑ Luc, VIII, 26 ; Marc, V, 1 ; Matth., VIII, 28.
- ↑ Fragm. no 49.
- ↑ Voy. le De Abstinentia, II, 38-43 (éd. Herscher, Didot) ; la Lettre à Anébon (éd. Parthey, Jamblichi de Mysteriis liber, Berlin, 1857, p. xxix et suiv.).
- ↑ Cf. Luc, VIII, 37.
- ↑ Fragm. no 72.