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Page:Labriolle - La Réaction païenne, 1934.djvu/314

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cour impériale et, peu d’heures après, se montra à Dicaearchia. — Pour lui, Apollonius était le seul que pussent citer les chrétiens pour justifier la prédiction du Sauveur, quand il avait annoncé (Matth., xxiv, 4-5) que beaucoup viendraient en son nom, disant « je suis le Christ[1] ».

Quoi qu’en ait pensé Albert Réville, c’est bien au sein de l’école néo-platonicienne que le sage de Tyane fut systématiquement opposé à Jésus. Et nous avons constaté que ce parallèle fut largement utilisé par Hiéroclès, au début du ive siècle.

VI

La partie positive de l’œuvre de Hiéroclès, c’est Lactance qui nous la signale, sur le mode ironique, dans les dernières lignes de sa notice. Hiéroclès avait essayé de concilier le polythéisme traditionnel avec le monothéisme philosophique ; et il célébrait par une litanie d’expressions honorifiques l’unicité du Dieu suprême, créateur et conservateur de toutes choses.

Depuis longtemps ce genre d’interprétation trouvait faveur parmi les esprits cultivés. Rappelons-nous ce qu’écrivait déjà, à l’époque des Antonins, l’éclectique platonicien Maxime de Tyr[2] :

Parmi tant de contradictions qui mettent les hommes aux prises, on peut constater sur la terre entière cette loi, cette conception rationnelle, reconnue par tous : il n’y a qu’un Dieu, roi et père de tous, et il y a beaucoup de dieux, enfants de Dieu, et participant à son pouvoir. Voilà

  1. Ibid. iv, 5 : texte no 60.
  2. Diss. xvii, 5.