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Page:Labriolle - La Réaction païenne, 1934.djvu/339

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(in Christianorum ecclesia), et non pas dans le temple de tous les dieux[1].

Chez Ælius Spartianus, on ne relève guère qu’une brève mention au sujet de l’interdiction portée par Septime-Sévère contre la foi chrétienne[2].

En revanche, Ælius Lampridius, qui écrivait, semble-t-il, un peu plus tard que les deux premiers, à un moment où l’hégémonie de Constantin était consolidée, se répand bien davantage. Dans sa Vie d’Héliogabale[3], il rappelle le désir que manifesta Héliogabale de construire sur le Palatin un Heliogabalum où il aurait réuni les symboles divers de tous les cultes, y compris ceux de la christiana devotio. — La Vie d’Alexandre-Sévère est encore plus fertile en renseignements. Lampride fait mention d’un rescrit favorable aux chrétiens qu’aurait rendu cet empereur, au sujet d’un local, autrefois locus publicus, que des cabaretiers leur disputaient[4] ; la complaisance avec laquelle il répétait, et voulut faire graver partout, la maxime : « Ne faites pas à autrui ce que vous ne voudriez pas qu’on vous fît[5] » ; la pensée qui aurait traversé l’esprit d’Hadrien de faire élever un temple au Christ[6]. Il mentionne encore les dévotions matinales d’Alexandre-Sévère dans son lararium, où il avait réuni les portraits de saints personnages, parmi lesquels Apollonius de Tyane, le Christ, Abraham et Orphée[7] ; enfin il rapporte un propos du même empereur, provoquant le verdict populaire préalable sur les gouverneurs qu’il se

  1. Vita Aureliani, XX, 5 (Holl, t. II, p. 164, l. 13).
  2. Vita Severi, 17 (Holl, t. I, p. 149, l. 8).
  3. III, 3 (Holl, t. I, p. 225, l. 12).
  4. XLIV, 6 (t. I, p. 290, l. 17).
  5. LI, 6-7.
  6. XLIII, 6 (t. I, p. 285, l. 28).
  7. XXIX, 2 (t. I, p. 273, l. 27).