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Page:Labriolle - La Réaction païenne, 1934.djvu/356

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VIII

Pour saisir au vif les dispositions des lettrés païens, et la façon tantôt détournée et oblique, tantôt audacieusement directe, dont ils essayaient de nuire au christianisme, trois documents d’une réelle portée s’offrent à nous : l’Asclepius du Pseudo-Apulée ; un texte du rhéteur Victorinus, antérieur à sa conversion ; la Vie des Sophistes d’Eunape[1].

IX

Parmi les écrits faussement attribués à Apulée figure un curieux traité qui porte le titre d’Asclepius. C’est un « dialogue » qui est censé se dérouler dans une haute antiquité entre Hermès Trismégiste, détenteur des mystiques secrets, et ceux qu’il endoctrine, Asclepius, Hammon et Tat. En réalité, le Trismégiste garde la parole, et les rares questions que se permet Asclepius ne sont qu’amorces à de nouveaux développements. L’ouvrage avait d’abord été rédigé en grec, et c’est sous cette forme que Lactance, au

    Virgile, à la fin du ve s., par Turcius Rufus Apronianus Asperius ; Horace, au début du vie s., par Vettius Agorius Basilius Mavortius ; César vers la même époque, par Flavius Licerius Firminus Lupicinus ; Pomponius Mela, ar Rusticius Helpidius Domnulus ; Julius Paris (l’abréviateur de Valère-Maxime), par le même, etc.

  1. Il sera question plus loin du rhéteur Libanius, à propos de Julien « l’Apostat », p. 429. — Si le silence est quelquefois une « opinion », il est bon de rappeler ici que l’historien Aurelius Victor, lequel bénéficia de la faveur toute spéciale de l’empereur Julien, trouva moyen de rédiger vers 360-361 une série de notices — fort courtes, il est vrai — sur les Césars, le Liber de Caesaribus (éd. Pichmayr, dans la Teubneriana, p. 77-129), sans mentionner les chrétiens ni souffler mot des persécutions.