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Page:Labriolle - La Réaction païenne, 1934.djvu/390

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peut-être en songeant que ses réformes, si voisines fussent-elles du christianisme abhorré, rappelaient aux païens fervents celles qu’avait essayées Maximin Daia, soixante ans auparavant[1], et qu’à tout prendre elles restaient aussi dans la ligne des inspirations de Jamblique. Car Jamblique avait déjà conçu l’idée d’un clergé païen, chargé des détails minutieux des rites prescrits et représentant qualifié d’une manière d’orthodoxie. « Julien, déclare Geffcken non sans une pointe d’exagération, c’est un Jamblique à cheval[2] ! »

VIII

Le côté inquiétant des projets de Julien, c’est qu’on se demande quelle part il aurait laissée à la liberté religieuse individuelle, s’il lui avait été permis de les parachever. J. Bidez fait remarquer qu’au ive siècle « une doctrine était toute formée dans l’esprit des polémistes païens ». « Éternité du monde, immortalité et divinité des anges, des démons, des héros et même des âmes, délivrées, au bout du cycle des métempsychoses, de la nécessité de se prêter à une résurrection et de vivre avec un corps ; fausseté de la révélation chrétienne ; par contre, vertu prodigieuse des rites et des symboles perpétués par les cultes les plus divers », tels étaient les articles principaux de cette

    dit Grégoire, établir des écoles dans toutes les villes et des chaires et des lectures sur les doctrines grecques et des explications de nature, soit à former les mœurs, soit à faire comprendre les choses mystérieuses ; introduire des prières avec réponses, des réprimandes graduées pour les pécheurs… toutes choses évidemment empruntées à notre organisation. Il voulait encore fonder des refuges et des hospices, des monastères, des maisons pour les vierges, des maisons de recueillement… »

  1. Voir plus haut, p. 328.
  2. Der Ausgang des Heidentums, p. 113.