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Page:Labriolle - La Réaction païenne, 1934.djvu/395

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portune, dans l’une de ses lettres pastorales, une discussion sur les origines du genre humain, pour souligner l’invraisemblance que les hommes, si divers dans leurs mœurs, descendent tous d’un couple unique[1].

X

Mais, de plus en plus, l’idée de consacrer un traité spécial à la question chrétienne hantait son esprit. Il s’y préparait par des discussions orales, où il se flattait de garder le beau rôle[2]. Il annonce clairement son projet dans la lettre à Photin, dont un court passage vient d’être transcrit.

Si nous obtenons l’assistance de tous les dieux et déesses, des Muses et de la Fortune, nous montrerons ses faiblesses [Il s’agit de Diodore de Tarse, adversaire orthodoxe de Photin] et combien il dénature les lois, les doctrines et les mystères des Hellènes ainsi que les dieux infernaux ; nous ferons voir que son nouveau dieu Galiléen, à qui ses fables prêtent l’éternité, se trouve en réalité, par l’ignominie de sa mort et de sa sépulture, exclu de la dignité que Diodore invente pour lui[3].

Se rappelant les abondantes ressources en livres chrétiens qu’offrait la bibliothèque de l’évêque Georges, son ancien maître, massacré par la populace païenne d’Alexandrie, il prescrivit au directeur général des finances et au préfet d’Égypte, sous les plus sérieuses sanctions, de rechercher ces livres, qui avaient été dispersés, et de les lui

  1. Ép. 89 (Bidez, p. 159). Le fragment de la lettre 155 (Bidez, p. 206) semble se rattacher au même ordre d’arguments.
  2. Voir l’anecdote qu’il raconte dans son grand ouvrage contre les Galiléens (Neumann, p. 228, l. 7).
  3. Bidez, p. 174.