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Page:Labriolle - La Réaction païenne, 1934.djvu/397

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chaînes, en grec et en syriaque ; et ce second groupe n’avait trait, semble-t-il, qu’au deuxième livre de Julien. De son troisième livre, nous ne savons à peu près rien. Il est vraisemblable que Cyrille ne laissa pas inachevée sa vaste réfutation et qu’il discuta aussi ce troisième livre dans une nouvelle section de dix autres livres. Mais cela est hypothèse pure, car de cette dernière partie, si elle fut rédigée, rien ne nous est parvenu.

Les livres XI à XX de Cyrille, que connaissaient encore Jean Damascène au viiie siècle, et sans doute Photius au ixe, étaient égarés déjà au xiiie siècle, époque de la transcription du Codex Venetus Marcianus no 123.

Nous sommes donc fort loin de pouvoir lire dans son intégralité le traité de Julien. En avons-nous même les deux cinquièmes ? Ce qui en subsiste permet tout au moins de saisir son état d’esprit, sa méthode, quelques-uns de ses arguments et de mesurer l’originalité de ce nouvel essai antichrétien. Le lien paraît manquer souvent entre les idées : peut-être Cyrille ne s’est-il pas mis en peine d’indiquer la suture qui les unissait ; peut-être aussi Julien s’était-il abandonné à ses habitudes de composition assez lâche[1].

XII

Fixons tout d’abord la conception générale que Julien s’est formée du christianisme et qu’il veut communiquer à ses lecteurs.

Le christianisme, ou comme il dit « la machination des

  1. Neumann a essayé dans son édition (Leipzig, 1880) de restituer, autant que faire se peut, l’ordre logique des fragments. Je rappelle que les références se rapportent à cette édition.