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Page:Labriolle - La Réaction païenne, 1934.djvu/411

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XIV

Le long développement qui vient d’être analysé — d’après les extraits de Julien inclus dans les dix premiers livres de saint Cyrille — appartenait donc au premier livre du Κατὰ Γαλιλαίων.

Le second livre était consacré, semble-t-il, à la Christologie et à la critique des Évangiles. Les fragments qui en restent se réduisent à peu de chose. Mais, au cours même du premier livre, Julien attaque déjà, par endroits, le Christ et les Apôtres. Si l’on joint à ces allusions celles que fournissent plusieurs des autres opuscules de Julien, on arrive à se former quelque idée de cet aspect de sa polémique.

La pensée de Julien sur le Christ est aussi claire que possible. Il nie formellement sa divinité, et le considère, tel qu’il se présente historiquement, comme tout à fait indigne des adorations que font monter vers lui les Galiléens.

Rien ne l’annonce dans l’Ancien Testament. L’application qu’on lui fait de certains textes de la Genèse, du Deutéronome, des Nombres repose sur des interprétations erronées[1]. La fameuse prophétie d’Isaïe ne vise nullement Marie[2]. Les transpositions que saint Matthieu s’est permises en affirmant de Jésus ce que la Bible avait dit seulement d’Israël, n’allaient qu’à duper la candeur des convertis de

  1. Neumann, p. 210.
  2. V. plus haut, p. 408.