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Page:Labriolle - La Réaction païenne, 1934.djvu/412

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la gentilité[1]. Quant aux généalogies dressées par Matthieu et par Luc, elles trahissent une imposture qui n’est même pas habilement combinée[2].

Non, Dieu n’a jamais voulu, lui, le Dieu « jaloux », qu’on adorât comme un autre Dieu ce fils bâtard, qu’il n’avait pas reconnu[3].

En fait, la carrière de Jésus fut une chétive carrière. L’étoile de Bethléem n’était qu’une étoile comme les autres[4]. Jésus naquit sujet de César, puisque, de l’aveu même de saint Luc, il fut assujetti au recensement de Quirinus, tout comme son père et sa mère[5]. Des détails imprudemment précis font voir que les épisodes de sa biographie ont été souvent forgés, par exemple, lors de la scène de la tentation, cette haute montagne qui se serait dressée en plein désert[6] ; Jésus transporté sur le pinacle du temple, alors qu’il était encore dans la solitude[7]. Quant à son jeûne, à la différence de celui de Moïse, dans l’Exode (xxiv, 28) ou de celui d’Hélie (I Rois, xix, 8), il ne lui procure aucun avantage[8].

Durant sa vie mortelle, il boit, il mange comme les autres hommes[9].

Il n’a su gagner que les pires éléments parmi vous ; il n’y a guère plus de trois cents ans que son nom est prononcé. Et durant le temps qu’il a vécu, il n’a rien fait qui méritât d’être écouté, à moins qu’on ne mette au rang des chefs-d’œuvre d’avoir guéri des boiteux et des

  1. Neumann, p. 237, 26 et s.
  2. P. 212, 8.
  3. P. 180, 10.
  4. À déduire probablement de p. 234, l. 9.
  5. Neumann, p. 201, 6.
  6. P. 235, l. 3 ; cf. saint Matthieu, IV, 8.
  7. P. 235, l. 6 ; ibid., IV, 5.
  8. P. 234, 19.
  9. P. 236, 15.