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Page:Labriolle - La Réaction païenne, 1934.djvu/454

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tation » et que « les similitudes d’idées ou de pratiques doivent souvent s’expliquer en dehors de tout emprunt, par une communauté d’origine[1] » ; 4o que c’est un abus formel d’employer, en parlant des cultes païens, la terminologie spécifiquement catholique, dont, en fait, ces cultes n’ont jamais usé ; et que rien ne favorise autant les confusions fallacieuses et les fâcheux à peu près ; 5o enfin que, s’ils veulent dépasser la zone peu sûre des rapprochements « ingénieux », les historiens des religions doivent se résigner à toute une série de travaux d’approche, conduits avec la rigueur de la méthode philologique, pour déterminer la nuance sémantique des mots, éventuellement les changements de sens qu’ils ont pu subir, et l’exacte chronologie des doctrines. Faute de ces précautions préalables, tout flotte au gré du dilettantisme érudit.

VII

Revenons aux témoignages augustiniens. Il ne faut pas omettre celui qu’Augustin nous apporte sur la popularité dont jouissait toujours Apollonius de Tyane parmi les païens.

On peut dire qu’au ive siècle la physionomie d’Apollonius, qui gardait une certaine complexité dans le livre de Philostrate, s’était simplifiée, schématisée. Il n’est plus qu’un thaumaturge, dont les miracles, considérés comme faits non douteux, sont mis en balance avec ceux du Christ. Le cliché dont déjà Lactance se moquait, et qui

  1. Cumont, Rel. Orientales, 3e éd., p. x : l’auteur songe à l’Orient hellénistique.