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Page:Labriolle - La Réaction païenne, 1934.djvu/457

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est-ce une allusion à quelque statue d’Apollonius jetée bas par les chrétiens). Du même coup, Dieu a fait échec à la force des autres démons adorés par les païens[1].

Nous avons signalé déjà que, vers la fin du ive siècle, un des représentants les plus qualifiés du parti païen, Virius Nicomachus Flavianus, transposa en latin la Vie d’Apollonius, de Philostrate. Sa version fut revue par le grammairien Tascius Victorinus ; et il faut croire qu’elle éveilla de l’intérêt même parmi les chrétiens cultivés, car Sidoine Apollinaire, qui parle d’Apollonius avec une extrême déférence, la revisa lui-même à son tour[2].

VIII

Augustin ne paraît pas imputer expressément aux Juifs l’origine des diverses objections qu’il est amené à réfuter. Cependant il ne les considère point comme des adversaires négligeables. Il revient souvent sur leur cas dans ses traités et dans ses sermons, et, comme la plupart des écrivains d’Église, il rappelle leur diffamation acharnée des articles du Credo chrétien[3]. L’un de ses derniers opuscules, le Tractatus adversus Iudaeos[4], rédigé en 428, leur est

  1. Harnack, op. cit., p. 32 et 86 ; Otto, Corpus Apol. christianorum, Justini Opera, III, ii, p. 34 et s.
  2. Sidoine Ap., Ép. viii, 3, éd. Mohr, p. 173. Il s’excuse auprès de son correspondant de la rapidité avec laquelle il a dû exécuter ce travail, dans des circonstances peu favorables.
  3. Les Juifs « toujours prêts à la contradiction », remarque Cyrille de Jérusalem dans une de ses Catéchèses, xiii, 7. Pour la tradition antérieure dans le même sens, voir saint Justin, Dial. avec Tryphon, xvi, 4 ; cxxxi, 2 ; Tertullien, Adv. Nat. i, 14 ; Apol. xvi ; Adv. Marcionem, III, 23 (Kroymann, p. 418, l. 10 et s.) ; Origène, C. Celse, VI, 27 ; Mart. Polyc., ap. Eusèbe, Hist. Eccl., iv, 15, etc.
  4. Patrol. lat., 42, 56-64.