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Page:Labriolle - La Réaction païenne, 1934.djvu/486

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le sentiment, puisqu’ils font du ciel la demeure de leur Dieu[1]. Mais c’est sur l’éternité du monde qu’il insiste avec le plus de force[2], non sans combattre nommément Philoponos ; et il proteste contre les vaticinations chrétiennes qui présentent comme prochaine la fin de l’univers[3].

L’École d’Athènes était frappée à mort. Depuis le début du vie siècle, elle avait d’ailleurs perdu toute vitalité[4]. Le coup brutal, porté par Justinien, fut décisif. Une lumière, déjà bien vacillante, acheva de s’éteindre.

Le long effort antichrétien dont nous avons retracé l’histoire en resta pour longtemps paralysé : « Le néoplatonisme meurt avec toute la philosophie et toute la culture grecque ; le vie et le viie siècle sont des moments de grand silence[5]. »


  1. De Caelo, 370, 29 (éd. J. L. Heiberg, Comment. in Arist. Graeca, vii).
  2. De Caelo, 117, 24 ; 88, 3.
  3. « Ils prétendent que les jours que nous vivons sont pour l’Univers les derniers. »
  4. Jules Simon, Hist. de l’École d’Alex., Paris, 1845, t. II, p. 585 ; Diehl, Justinien, p. 562.
  5. É. Bréhier, Hist. de la Philos., I, ii, p. 484.