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Page:Labriolle - La Réaction païenne, 1934.djvu/494

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mais les chrétiens eux-mêmes. Il leur reproche de ne pas approfondir suffisamment la Bible, ou de l’interpréter avec une simplicité trop naïve[1]. Il leur en veut aussi de leurs complaisances pour les chimères de l’astrologie[2]. Il n’épargne pas le clergé, spécialement le clergé romain, et considère comme un devoir de « charité » de reprocher leur « jactance » aux lévites, c’est-à-dire aux diacres de Rome, qui osent s’égaler — ou que, du moins, certains voudraient assimiler — aux prêtres eux-mêmes[3].

C’est surtout dans la 124e Quaestio, intitulée Adversus Paganos[4], que l’auteur a groupé les imputations dont le christianisme était couramment l’objet de la part des païens.

Il est une épithète malsonnante qui revient maintes fois dans son exposé : c’est l’adjectif stultus dont, à l’en croire, les adversaires de la foi font une consommation fort désagréable, au cours de leurs discussions avec les chrétiens. Non seulement ils critiquent la doctrine chrétienne, mais ils se moquent d’elle, et de ceux qui la professent[5]. Cette injurieuse attitude est due sans doute à ce fait que la religion chrétienne prêche la chasteté, la continence, la miséricorde, tandis que les païens, dans leurs mystères, poussent le mépris de ces vertus jusqu’à user de cinaedi, qu’ils châtrent et transforment en femmes pour leur faire subir d’indignes traitements[6]. Ils voudraient que tous

  1. Quaestio cxxii, 1 (Souter, p. 314, lignes 13 et s. ; cf. p. 83, l. 9).
  2. Quaestio cxv, 50 (p. 334, l. 18).
  3. Quaestio ci (p. 193). Voir sur ce passage Prat, dans Recherches de Science relig., 1912, p. 405.
  4. Souter, p. 303-318.
  5. Souter, p. 304, l. 26 ; p. 305, l. 12, 24 ; p. 306, l. 1, 19, 21, 24, 25, 28 ; p. 307, l. 1, 5, 12 ; p. 310, l. 12 ; p. 311, l. 8,  etc.
  6. Muliebria (p. 306, 7 ; 308, 6).