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Page:Labriolle - La Réaction païenne, 1934.djvu/497

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C’est ainsi qu’une discordance entre la généalogie du Christ que donne saint Matthieu et celle que dresse saint Luc est signalée dans la 56e Quaestio[1].

« Pourquoi chez saint Matthieu Jacob est-il présenté comme le père de Joseph, tandis que dans saint Luc c’est Héli ? Joseph a l’air d’avoir eu deux pères ; ou bien, l’on ne sait plus qui fut son véritable père. »

Or saint Jérôme, qui connaissait Porphyre, sinon directement, tout au moins par les réfutations catholiques, mentionne les attaques du polémiste sur ce point[2].

Plus loin, à la 57e Quaestio[3], une explication est demandée au sujet de la référence inexacte donnée par saint Marc, qui attribue à Malachie une phrase du prophète Isaïe. Or c’est Porphyre qui avait souligné cette bévue[4].

Une autre Quaestio, la 65e, appelle l’attention sur ce fait que saint Matthieu, saint Luc et saint Jean fixent la crucifixion à la sixième heure, tandis que saint Marc la place à la troisième heure. Saint Jérôme, qui résout la difficulté par l’hypothèse d’un lapsus de copiste, semble la mettre au compte de Porphyre, par la façon dont il la lie à une autre objection expressément imputée à celui-ci[5].

Pourquoi, demande encore le rédacteur, Jésus déclare-t-il dans l’Évangile de saint Jean qu’il n’ira pas à la fête des Tabernacles, alors qu’en fait il s’y rend peu après ? — Nous avons rencontré cette difficulté parmi celles qu’avait

  1. P. 101.
  2. Comm. in Danielem, I, 1 (Patrol. lat., 25, 495).
  3. P. 103.
  4. Cf. saint Jérôme, in Matth., XIII, 35 (Patrol. lat., 26, 92).
  5. Brev. in Ps. : Patrol. lat., 26, 1045. La solution de Jérôme lui vient très probablement d’Eusèbe de Césarée : voy. Spic. Solesm., I, lxiv.