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Page:Labriolle - La Réaction païenne, 1934.djvu/501

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Constantinople nomme Théodoret de Cyr, contre lequel aucune objection décisive ne peut être élevée. Théodoret était originaire d’Antioche. La seule difficulté qui subsiste, c’est que Théodoret apporte en certains cas, dans ses œuvres certainement authentiques, des solutions exégétiques différentes de celles qui sont proposées dans les Responsiones.

Harnack, lui, préférerait Diodore de Tarse, à qui, dès 1721, le savant jésuite La Croze avait déjà songé. Diodore, qui fut le maître de saint Jean Chrysostome, avait été un grand pourfendeur de « l’hellénisme », tel que l’empereur Julien l’avait incarné ; Julien le dénonça même dans une lettre à Photin comme « le sophiste subtil d’une religion rustique ». Il ne nous reste guère de lui qu’un Commentaire sur les Psaumes et quelques fragments qui se sont conservés dans les « chaînes ».

Harnack remarque que la façon dont l’auteur des Responsiones conçoit et combat « l’hellénisme » se rapproche de celle qui fut sans doute familière à Diodore ; qu’en outre, l’intérêt qu’il marque au chant d’Église correspond aux goûts personnels du même Diodore[1]. Harnack groupe même en faisceau, avec son habileté coutumière, un certain nombre d’indices qui permettraient de localiser la composition des Responsiones entre 372 et 377. — Mais F.-X. Funk[2] a démontré que les raisons invoquées par Harnack n’ont pas toujours la force probante qu’il leur suppose ; en particulier, que le terminus ad quem qu’il avait pensé trouver dans la quaestio 143 ne se dégage pas de ce texte aussi nettement qu’il le croit. Funk estime —

  1. Cf. Théodoret, Hist. Eccl., II, 29.
  2. Kirchengeschichtliche Abhandl. III (1907), p. 328 et s.