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Page:Labriolle - La Réaction païenne, 1934.djvu/500

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trines helléniques, en particulier celles d’Aristote sur Dieu et sur la création.

Ces divers opuscules sont certainement partis de la même main. Le style, la dialectique, la manière d’argumenter y sont partout identiques. L’auteur est un logicien, de tempérament peu mystique, mais fortement arc-bouté sur ses définitions et ses syllogismes, — une sorte de scolastique avant la scolastique. Ils laissent l’impression d’une surprenante virtuosité de raisonnement. Tour à tour l’apologétique, l’exégèse, le culte, la morale (même la casuistique), la cosmologie, donnent prétexte à d’inépuisables interrogations qu’on dirait posées, tantôt par des catéchumènes encore neufs aux difficultés rationnelles, tantôt par des esprits de formation déjà complète, et soucieux de penser leur foi, tantôt par des partisans attardés de l’hellénisme, ou du moins par des intellectuels complaisants aux thèses fondamentales de la philosophie grecque.

Quelle est l’origine de ce groupe d’écrits ? Il est difficile de l’indiquer de façon bien ferme. A. von Harnack, qui leur a consacré tout un fascicule des Texte und Untersuchungen[1], songeait à l’église gréco-syrienne. Sur ce point, l’accord des critiques paraît acquis. — Il l’est également sur ce fait que l’herméneutique biblique et la théologie même de ces Questions s’apparentent à celles de l’école d’Antioche.

Mais Harnack a voulu pousser plus avant ses hypothèses et nommer l’auteur lui-même.

Le manuscrit de Paris indique saint Justin, attribution qui n’a même pas besoin d’être réfutée. Le manuscrit de

  1. T. XXI ; Neue Folge, VI, 4.