Aller au contenu

Page:Labriolle - La Réaction païenne, 1934.djvu/53

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

IX

Au nom de l’empereur Hadrien, il faut lier celui de son affranchi, Phlégon de Tralles.

Ce Phlégon avait composé une sorte de Chronologie historique qui s’étendait de la première à la deux cent vingt-neuvième Olympiade, et qui ne comprenait pas moins de seize livres. De ce vaste travail, il avait donné aussi deux abrégés. Il s’attachait avec une prédilection spéciale et une toute candide crédulité à noter les faits remarquables, les cas exceptionnels, les « paradoxa ». Le peu que nous connaissons de son œuvre, c’est aux Byzantins, au Syncelle, à Stéphane de Byzance, à Photius que nous le devons[1].

Origène, qui lisait Phlégon, raconte que, dans le XIIIe ou le XIVe livre de sa Chronique, Phlégon reconnaissait que le Christ avait eu le privilège de lire dans l’avenir et constatait que certaines de ses prophéties s’étaient réalisées. Origène ne cite pas textuellement le morceau de Phlégon. On peut supposer qu’il y était question de la ruine de Jérusalem. Origène remarque que, sur divers points, Phlégon avait fait confusion entre le Christ et saint Pierre, mettant au compte de l’un ce qui devait être dit de l’autre[2]. Où Phlégon avait-il puisé ces indications, en partie erronées, nous ne savons. Mais il est intéressant de savoir qu’il avait cru devoir les consigner dans son grand travail historique.

  1. Fragments dans Jacoby, Die Fragmente der griechischen Historiker, zweiter Theil, Zeitgeschichte (1929), no 257, p. 1165.
  2. Contra Celsum, IL, 14 (Koetschau, Origenes, I, p. 144, l. 1 et s.).