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Page:Labriolle - La Réaction païenne, 1934.djvu/95

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retenu bien longtemps : dans son œuvre immense, dont les deux Indices rédigés par lui-même permettent de deviner l’ampleur, et qui, même incomplète et mutilée, remplit les vingt premiers volumes des Opera medicorum Graecorum, édités à Leipzig[1], on rencontre, en tout, deux petites phrases à leur sujet. Il les écrit l’une et l’autre au cours d’une polémique contre le fameux Archigenès d’Apamée, si achalandé à l’époque de Trajan, à propos des opinions que certains veulent imposer, sans prendre la peine de les justifier.

Mieux vaudrait, remarque-t-il, apporter une démonstration quelconque, bonne ou mauvaise, mais enfin une raison suflisante, afin que tout de suite et dès le début on n’entende pas parler — comme celui qui se met à l’école de Moïse et du Christ — de lois indémontrables, et cela justement dans le domaine où elles sont le moins à leur place[2].

Et il ajoute un peu plus loin, non sans impatience, qu’il est bien bon de discuter avec tous ces médecins de coterie :

On aurait plus vite fait de désabuser les disciples de Moïse et du Christ que les médecins et les philosophes qui sont attachés aux sectes[3].

Et voici un autre texte encore, qui ne se rencontre pas dans les Œuvres de Galien, et nous est parvenu par des voies détournées. Ce texte était cité par un auteur arabe Ibn-Al-Athir (mort en 1232), dans son Kâmil, et fut

  1. 1821-1830.
  2. De Puls. diff., II, 4, éd. Kühn, Medic. Graec. opera, t. VIII (Leipzig, 1824), p. 579 : « Ἵνα μή τις εὐθὺς κατ’ ἀρχὰς ὡς εἰς Μωϋσοῦ καὶ Χριστοῦ διατριβὴν ἀφιγμένος, νόμων ἀναποδείκτων ἀκούῃ, καὶ ταῦτα ἐν οἷς ἥκιστα χρή. »
  3. Ibid., p. 657 : « Θᾶττον γὰρ ἄν τις τοὺς ἀπὸ Μωϋσοῦ καὶ χριστοῦ μεταδιδάξειεν ἢ τοὺς ταῖς αἱρέσεσι προστετηκότας ἰατρούς τε καὶ φιλοσόφους. »