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Page:Lacombe - La terre paternelle, 1871.djvu/77

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LA TERRE PATERNELLE

— Ah ! bon Monsieur, c’est vous qui nous rendez mon frère, ce pauvre Charles !

— Hé ! non, non, ma fille… Hé ! mon Dieu ! laissez-moi donc… vous allez me jeter à terre… vous m’étouffez… Allons, je crois qu’elle veut me faire pleurer aussi…

Pendant ces scènes attendrissantes, le vieux chien Mordford, qui avait grondé sourdement en voyant cet étranger, avait bien vite flairé son ancien maître : le pauvre animal avait pardonné depuis longtemps à Charles la blessure qu’il lui avait faite en partant et qui l’avait rendu boiteux, et il s’était attaché à sa jambe en poussant des hurlements de joie.

Les voisins s’étaient bien vite aperçus qu’un rayon de bonheur avait enfin pénétré sous ce toit de misères, et partageaient cordialement la joie de la famille Chauvin ; ils vinrent en foule la féliciter du bonheur inespéré qui venait de leur arriver.