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Page:Lafenestre - Molière, 1909.djvu/149

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VII

PENSÉE ET MORALE

Que Molière, dans les habitudes de sa vie, ait été un penseur, au sens le plus large du mot, qu’il ait été, sur le théâtre, qu’il ait voulu être un moraliste, nul n’en saurait douter.

Adolescent, il laisse au collège le souvenir d’un esprit curieux et réfléchi. Jeune homme, il continue ses études philosophiques sous le plus libre esprit du temps, Gassendi. Son goût pour les recherches élevées, à travers les désordres et activités de son caractère passionné, persiste assez pour qu’il continue à suivre le mouvement des idées contemporaines. Ses plus étroites liaisons, jusqu’à sa mort, sont avec les fidèles Gassendistes, l’encyclopédiste La Mothe Levayer, le naturaliste-voyageur, médecin du Grand Mogol, Bernier, le physicien Rohault, le spirituel et sceptique viveur Chapelle. Mais, s’il garde son admiration pour Épicure, il s’en sépare, sur plus d’un point, dès qu’il connaît Descartes et qu’il a lu Pascal. « Il avait toujours soin