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Page:Laforgue - Œuvres complètes, t4, 1925.djvu/118

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ŒUVRES DE JULES LAFORGUE

Je n’avais pas osé toucher aux autres sonnets, mais, puisque vous le voulez, je les achèverai de mon mieux, comme les précédents.

Comme vous le dites, vous seul savez l’âme de vos pièces, et vous comprenez admirablement que tout ce que je pouvais faire se bornait à essayer d’en serrer un peu la trame en éliminant les expressions neutres et en les remplaçant par des virtuosités de plume. — Lisez-vous, cher poète, Baudelaire, Bourget, Charles Cros ?

Venir à Pâques ? je l’espère bien, quoi que ce soit l’époque où nous allons à Bade. Enfin j’espère revoir Paris en avril, quand les arbres du Luxembourg ont des feuilles tendres et transparentes au soleil, et que les manuscrits de la Bibliothèque nationale sentent le printemps. — Tous les dimanches, cher poète, à la tombée du soir, j’ai des spleens lancinants à songer à Paris à cette heure, à notre quartier, rues Denfert, Gay-Lussac, Berthollet, Monsieur-le-Prince, etc. — Ces rues existent-elles toujours ?

Je vois Henry filant comme une élégante sauterelle le long de la rue Denfert, et puis causant avec vous dans votre petit salon et j’en suis très jaloux. Fermez-lui parfois votre porte au nez, n’est-ce pas ?